CNN

Publié le par mario1945

 

(...) La blogosphère procure également une nouvelle mine d'informations. Ecumer les blogs peut permettre de dénicher des perles. A condition de ne pas ménager sa peine car il faut souvent farfouiller dans des centaines de commentaires pour dénicher le lien, l'info, la réflexion valant d'être répercutée.

(...) Depuis juillet 2006, l'américaine CNN propose aussi un service en ligne de partage de contenus (4) inspiré de YouTube. Les internautes peuvent s'exprimer à travers des billets, des reportages, des images. Et déjà TF1 fait de même avec Wat et M6 avec Wideo.

(...) Autre tentative audacieuse, celle du Dauphiné libéré. (...) Le journal rhône-alpin invente le concept de «village reporter», premier blog «collaboratif» réalisé depuis le petit village de La Murette (Isère), où un journaliste travaille avec les habitants pour réaliser un reportage interactif de deux mois. Le contenu est rédigé par le journaliste selon les suggestions des habitants et des internautes...

(...) Vers quoi mènent ces initiatives tous azimuts ? Le média de demain sera-t-il mixte, «proam» (pour professionnel-amateurs) ? Le premier grand hybride entre médias et émanation citoyenne est sorti depuis moins d'une semaine. Assignement Zero (8) a été lancé par le magazine américain Wired en collaboration avec Jay Rosen, professeur de journalisme à New York University. Dans ce journalisme open source, les internautes contribuent aux articles en amenant leurs infos (crowdsourcing). Les sujets sont discutés entre les journalistes professionnels et les citoyens, la rédaction étant déléguée aux premiers. En France, des idées similaires, associant journalistes professionnels et amateurs éclairés voire experts, sont en cours d'élaboration.

("Journal recrute non-journalistes", Libération, mercredi 28 mars)

 

 

 

SPECIAL PRESIDENTIELLE 2007

 

 

Mardi 20 mars, les auditeurs de France Inter ont entendu de drôles de sons pendant le journal de 8 heures présenté par Eric Delvaux. Olivier Besancenot, candidat de la LCR à la présidentielle et invité de l'édition du jour, disposait en effet d'un "buzzer", comme dans les jeux télévisés, pour intervenir au gré des sujets développés, en coupant la parole au journaliste.

Un système digne de "Questions pour un champion" ou "La nouvelle star", selon un communiqué publié le jour même par les syndicats CGT, SJA-FO, SNJ et SUD de la station.

(...) Cette curiosité du public pour les prétendants à l'Elysée, qui se vérifie par les audiences des émissions politiques et l'affluence dans les meetings, a aussi conduit les radios à inventer de nouveaux rendez-vous, loin de l'interview politique classique.

(...) France Inter a bouleversé ses matinales pour accueillir notamment Ségolène Royal, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen ou Marie-George Buffet dans un programme intitulé "L'invité se met en quatre".

(...) La surprise est venue du candidat du Front national qui, en invitée surprise, a fait venir en studio l'une de ses conseillères spécialiste... des animaux domestiques. L'auditeur a pu entendre les silences et la gêne des journalistes.

(...) Hélène Risser, journaliste à Public Sénat et auteur de Faiseurs de rois ou quand les médias font l'élection (Ed. Privé, 230 p., 17 €), estime que (...) "Cette fois-ci, il n'y a pas de thématique qui émerge comme celle de la sécurité en 2002. Mais, selon moi, les chaînes exercent une influence subliminale sur le téléspectateur dans le traitement des informations qu'elles choisissent de mettre à l'antenne. TF1 met ainsi un soin particulier dans la juxtaposition des sujets diffusés au cours de ses journaux en proposant surtout du témoignage et des reportages jouant sur l'émotion."

 

("La tentation de la politique-spectacle ", Le Monde, dimanche 25 mars)

 

 

 

La campagne présidentielle sème la zizanie entre les auteurs des "Guignols de l'Info", l'émission satirique de Canal+. C'est Bruno Gaccio, auteur "historique" de l'émission, qui a mis le feu aux poudres en déclarant dans Libération du samedi 24 mars : "Ça fait cinq ans qu'on rit avec Sarko, ça suffit. Là, on ne rit plus avec, on rit contre." Une déclaration que n'ont pas appréciée ses acolytes.

(...) La tension entre Bruno Gaccio et les trois auteurs, qui ont rejoint l'émission en 2000, couve depuis plusieurs mois. Déjà, en début d'année, ils n'avaient pas apprécié d'apprendre par Le Parisien que Bruno Gaccio avait participé à un dîner avec Ségolène Royal, chez l'animatrice de télévision Daniela Lumbroso, enfreignant ainsi les "règles" des Guignols de ne pas rencontrer ceux qu'ils caricaturent. De plus, ils lui reprochent de continuer à parler en leur nom alors que "cela fait déjà un long moment qu'il est hors jeu", comme le souligne Lionel Dutemple. En effet, Bruno Gaccio a rejoint depuis septembre 2005 l'unité de fictions de Canal+, où il développe des projets innovants. Il n'est revenu aux Guignols que pour la présidentielle, et a annoncé qu'il quittera l'émission en juin.

Ces turbulences au sein des membres de l'équipe n'affectent pas leur humour. "On adorerait dîner avec Chirac dès qu'il ne sera plus président, confie Ahmed Hamidi. Il nous a fait bouffer pendant dix ans. Il serait normal de lui offrir un resto !"

("Scènes de ménage chez les Guignols de l'Info ", Le Monde, mardi 27 mars)

 

 

 

 

Il est 3 ou 4 heures du matin et vous êtes devant la télé. Saisi d'un vieil instinct grégaire, vous vous dirigez vers LCI. Ou i-Télé. Mais LCI d'abord. Et là, Besancenot. Oui, Olivier Besancenot, candidat de la LCR, en meeting.

(...) Rien d'étonnant après tout que LCI, dans un de ses journaux qui tombent toutes les demi-heures, même au coeur de la nuit, passe un sujet sur Besancenot. Sauf que, là, ça dure. Et ce n'est pas à mettre sur le compte de ce demi-sommeil qui rend les heures élastiques : l'horloge à gauche, incrustée dans l'écran sous le logo LCI, égrène les minutes. Ça en fait dix qu'on suit un meeting de Besancenot, et dix minutes en télé, c'est énorme, quand un sujet de JT dure à peu près une minute trente. Il est 2 h 48.

 

(...) Même tabac sur i-Télé, une nuit plus tard, à 3 h 39, avec José Bové qui, pendant 20 minutes, tient meeting à Mantes-la-Jolie.

(...) C'est juste la manière qu'ont les chaînes tout-info de respecter l'égalité des temps de parole. Certains candidats allez, au hasard : Sarkozy, Bayrou, Royal sont égaux en prime-time, les petits candidats sont égaux aux petites heures de la nuit. Afin de ne pas fâcher le CSA, toxico du temps de parole, et en attendant le 9 avril où l'égalité devra se jouer à des horaires comparables, les chaînes info nous fourguent du petit candidat en loucedé, sous le manteau : faut faire du chiffre.

 

("Petits candidats de la nuit", Libération, jeudi 29 mars)

 

 

 

 

À L'HEURE de la multiplication des chaînes de télévision et d'Internet, l'image des candidats passe-t-elle encore par les affiches et les slogans ? Les spécialistes de la communication politique s'accordent à dire que leur impact est désormais très faible, voire nul. (...) Le cru 2007 n'échappe pas aux lieux communs habituels : « La France de toutes nos forces » pour François Bayrou ; « Ensemble tout devient possible » pour Nicolas Sarkozy ; « La révolution écologique » pour Dominique Voynet ; (...) Au FN, c'est Marine Le Pen qui supervise les questions de propagande. « On fait toujours très simple. Cette année, c'est»votez Le Pen'. En 2002, nous avions choisi»Le Pen président'. On va droit au but », explique la directrice stratégique de la campagne.

(...) Le choix des mots est pourtant significatif. Contrairement à 2002, l'UMP a laissé le mot « France » au PS et à l'UDF et la gauche a abandonné le terme « ensemble » à la droite. Depuis 1965, on constate que les candidats victorieux ont utilisé, cinq fois sur sept élections présidentielles, le mot « France ». Seuls Valéry Giscard d'Estaing en 1974 (Un vrai président) et François Mitterrand en 1981 (La force tranquille) n'ont pas parlé de la France dans leur slogan.

La campagne 2007 sonne pourtant le glas de l'affichage politique. Ce moyen de communication est en recul. « C'est fini pour une raison simple. Le législateur a réduit depuis 1990 les possibilités d'affichage à sa plus simple expression », regrette Thierry Saussez, un des papes de la communication politique

(...) Au PS, on en est à la troisième série d'affiches. Si la première représentant Royal au milieu d'une foule a reçu un accueil favorable de la part des militants, la seconde - où Royal apparaît sous la forme d'une Marianne - est restée dans les cartons. « Trop conceptuel. Cela sent le marketing », tranche un élu.

(...) En fait, le coup le plus inattendu de la campagne a été celui du FN avec sa campagne « Droite-gauche : ils ont tout cassé » et la beurette qui s'affiche en jean et culotte rose apparente, le pouce pointé vers le bas. « Cette affiche métissée est le truc le plus étonnant de cette campagne. Cela casse l'image du Le Pen facho », estime Thierry Saussez. C'est Marine Le Pen qui a imaginé et conçu le slogan et le casting. « L'idée était de faire exister le FN au moment où il n'y en avait que pour Royal et Sarkozy dans les médias. Aujourd'hui, une affiche doit avoir une vie sur les murs et une autre dans les médias. » De ce point de vue, l'objectif a dépassé toutes les espérances. L'affiche a été publiée dans presque tous les journaux ! Contribuant ainsi à dédiaboliser, un peu plus, le finaliste de 2002.

("Les candidats se cherchent en haut de l'affiche", Le Figaro, jeudi 29 mars)

 

 

Publié dans Lu dans la presse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article