Lu

Publié le par mario1945

 

 

(Le Nouvel Economiste, 31 août 2006)

 

 

 

Cette "salve de séries américaines", comme l'indique Etienne Mougeotte, vice-président de TF1, aura lieu tous les dimanches "jusqu'à la fin de l'année". Conséquence, les films sont repoussés au mardi soir pour permettre à TF1 de "renforcer son leadership le dimanche soir". Selon M. Mougeotte, il s'agit "de la réponse du berger à la bergère. Dès lors que France 2 diffuse des séries le dimanche soir, je ne peux laisser des séries américaines battre des films". "Nous aurons quatre soirées de fictions par semaine dont deux et demie dédiées aux séries françaises", pointe M. Mougeotte. TF1 va aussi produire la première franchise d'une série américaine. "New York section criminelle" deviendra ainsi "Paris section criminelle", avec l'acteur Vincent Perez.

Ces séries finissent par faire de l'ombre au cinéma. Cette saison, TF1 va diffuser 65 films à 20 h 50, soit une dizaine de moins que l'an passé. "Il reste de la place pour les très grands films et les grosses machines", explique le vice-président de TF1, qui annonce pour l'automne Un long dimanche de fiançailles et Podium.

(Le Monde, 06 septembre 2006)

 

Au-dessus de la scène, qui avait vu Nijinsky danser et Joséphine Baker mener la «Revue nègre», des visages de la chaîne défilèrent en boucle sur un écran géant, jusqu’à ce que les lumières s’éteignent et que surgisse le générique du «20 heures». Etienne Mougeotte nous apparut alors, présentateur d’une fausse édition du journal consacrée aux programmes de rentrée. [...] En présentant aux journalistes cette parodie de J.T., ponctuée d’interventions de responsables d’unités et d’extraits d’émissions, la comm’ les laissa interdits, muets face à l’écran qui ne répondrait pas, quelles que soient leurs questions. L’absence physique d’interlocuteurs : l’assurance d’une excellente soirée d’auto-célébration. [...]

Personne n’eut l’occasion d’assombrir cet étalage d’autosatisfaction. Même quand Etienne Mougeotte sortit de sa virtualité pour apparaître quelques minutes sur scène. Le temps de nous convaincre de son existence et d’échanger deux ou trois politesses avec Muriel Robin. [...] . On embraya sur la première partie de «Marie Besnard», fiction de prestige programmée le 25 septembre. «Après la projection, promit Etienne Mougeotte, vous pourrez nous poser des questions.» [...] Sitôt le générique terminé et la lumière rallumée, on a déserté le balcon et filé au cocktail, avalé quelques gorgées de gaspacho (sans y déceler la moindre traces de cyanure), écumé les couloirs, les escaliers et le hall du théâtre à la recherche de «notre» vice-président. Mais il s’était évaporé. Retourné à cette forme de virtualité qui satisfait les exigences d’une comm’ à sens unique — déjà mise en pratique lundi matin, par France Télévisions. Un fantôme de communication.

(Le Blog Telerama et la conférence de rentrée de TF1, 06 septembre 2006)

 

 

Personne n’aurait parié 1 centime sur la survie de Jean-Luc Delarue il y a un an au sein de France Télévisions, tant il incarnait l’animateur producteur auquel Patrick de Carolis,nouveau (président du groupe) jurait de faire la peau ! Un an après, il est toujours sur France 2. […] Comment a-t-il sauvé son job ? Delarue s’est découvert l’esprit d’entreprise : présence à la journée portes ouvertes des chaînes, au Téléthon, au forum organisé par Carolis pour rencontrer les spectateurs… Puis il a répondu aux attentes de son client. France 2 cherchait à muscler son « fond de grille » (les rendez-vous quotidiens) pour prendre des risques en soirée. Delarue a proposé une émission l’après-midi (Toute une histoire, ndlr). […] Au risque d’écorner son image. Car, dans ce milieu très codé, il y a les heures nobles de soirée, et les autres. Surtout, Delarue accepte que Toute une histoire soit

produite avec les moyens de France 2. la marge sera moins importante que s’il livrait clef en main, mais récurrente cinq jours par semaine. […] Selon France Télévisions, Delarue stabilise à un niveau « sensiblement équivalent à ce qu’il était précédemment » son chiffre d’affaires avec le service public, de l’ordre de 20 millions d’euros annuels. […]

(Challenges, 7 septembre 2006

Le service public peine à lutter contre la formidable machine orchestrée par Patrick Le Lay et Etienne Mougeotte. Impossible alors de trouver la solution de cette équation où l’on réclame à la fois à chacun des présidents du holding de présenter des programmes de la plus grande qualité tout en attirant le maximum d’annonceurs. [...]Les belles paroles des ministres de la Culture, de Jack Lang à Renaud Donnedieu de Vabres, n’ont eu de cesse de demander aux chaînes du service public « un mieux-disant culturel » incompatible avec la loi du marché audiovisuel.

« Faire du Arte avec les audiences de TF1, dénonce un ancien patron de F.T., c’est facile à dire, ça fait joli dans le décor, c’est mensonger, mais ça fait mousser un ministre. » [...] A l’orée de la rentrée télévisuelle [...], le tandem Carolis-Duhamela assis son ambition sur la fiction française. Ce terrain que TF1 laboure depuis plus de dix ans avec succès sera désormais l’alpha et l’omega de France 2 et de France 3. Aux canaux 4 et 5 de remplir les missions de service public : concerts, films d’auteur, entretiens, émissions littéraires… Petit détail :

France 4 et France 5 ne sont disponibles que sur la TNT et sur le câble. Le mieux-disant culturel devra se contenter d’une petite audience.

Publié dans Lu dans la presse

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